La Jalousie (1957, Alain Robbe-Grillet)

Publié le par GouxMathieu

  http://www.devoir-de-philosophie.com/images_dissertations/151842.jpgJe m'étais juré pourtant de ne jamais faire d'article sur un ouvrage sur lequel je travaille actuellement. Mais, une fois n'est pas coutume, il me vint l'idée d'en profiter pour faire une façon d'exercice de style, comme vous le verrez à la fin de ce billet. J'aimerai introduire cette note par une question : qui, qui, mais qui a lu La Jalousie ?

 

 

  Je ne parle pas ici d'une lecture généralisante, qui ferait que l'amour de la Littérature, et le mystère enrobant ce terme si chamarré de "Nouveau Roman", auraient poussé à ouvrir ces pages ; ou encore d'une lecture superficielle, faite par quelques facards qui se le seraient coltinés pour passer un oral et l'auraient oublié sitôt après ; je parle bel et bien d'une lecture structurée, intelligente, fine, et précise. Si l'on écarte les Sartre et les Genette, les spécialistes et les exégètes, quel zélote improbable aurait eu l'idée, hors de tout contexte universitaire et sérieux, de lire ces pages emplies de taches, de mille-pattes, de pilier et de chemise bariolée ?

  Je pose sincèrement la question.

  Et pour ceux qui l'ignorent voici, à la façon d'un Reader's Digest un résumé du roman.

  C'est un roman sur l'Afrique coloniale. En réalité, nous ne sommes pas en Afrique, mais dans un pays chaud, et il n'est pas question de colons. Sauf sur une photographie décrite longuement sur le mur, prise par un photographe qui a dû, pour saisir la scène touchante, monter sur un muretin ou une marche. Le héros est un mari jaloux. D'ailleurs, il n'est question que de jalousie dans ce texte, que l'on ouvre et qui tranche.

   À un moment, les criquets se taisent. Le mois dernier, l'année dernière, ou plus tard.

  Maintenant, le lecteur n'a plus envie de lire. L'ombre du pilier frappe toujours l'angle exact de la terrasse et A... couche avec Franck. Ou pas. Ou bien le mari efface une tache sur le mur à l'aide d'une gomme vaginale et d'un rasoir phallique. Mais les complications psychologiques mises à part, il s'agit d'un roman classique sur le colonialisme.

  Et on y boit du cognac-perrier.

  En quinconce.

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