A few of my favorite things

Publié le par GouxMathieu

   La rentrée est loin encore, pourtant ; mais le travail me poursuit et, finalement, j'y retourne plus rapidement que je ne le croyais. Pour revenir alors en douceur, je vous propose quelque chose d'unique sur ce blog : un florilège de quelques morceaux, pistes, chansons... qui m'obsèdent ces derniers temps, de façon parfaitement désynchronisée et sans analyse poussée ou particulière : pour ainsi dire, voyons cela comme une sorte de playlist en cet estival moment, avec l'espoir, qui sait ?, de vous faire découvrir quelques belles choses.

 

   - Commençons par le morceau qui m'inspira le titre de ce billet : My Favorite Things, et plus particulièrement la version des Lennon Sisters (1960). Cette reprise de la célèbre chanson du film The Sound of Music, notamment connue pour être l'introduction de Fear and Loathing in Las Vegas (Las Vegas Parano), distille une odeur douce-amère, apaisante et inquiétante tout à la fois. Je suis traversé d'émotions toutes particulières en l'écoutant, mais la nostalgie et la détresse blanche sont parmi les dominantes. Quelque part, j'en fais mon memento mori, et je l'écoute volontiers quand les choses vont trop bien dans mon existence.

 

   - Si j'ai déjà parlé, il y a de cela longtemps, d'Iron Butterfly, c'était par l'intermédiaire de leur album maître, In-a-Gadda-da-Vida ; je n'oublie pourtant pas leur tout premier disque, sorti plus tôt cette même année 1968, et le morceau inaugural "Possession" qui contient tout le programme de ce groupe que j'affectionne plus que tout : une mélodie aérienne et acide, une voix blessante qui tord les os et le ventre, des paroles éthérées que l'on entr'aperçoit dans une volute de fumée grise.

 

   - S'il me reste à parler un jour de Bob Dylan, l'une de mes belles icônes, je puis au moins mettre ici l'une de ses chansons les mieux connues et peut-être parmi mes préférées : The Times They Are a-Changin (1964). Bien qu'elle fût écrite à un certain moment du temps, et au regard de certains événements lourds, surtout aux États-Unis, les paroles témoignent d'une intemporalité extraordinaire et, même aujourd'hui, l'on ne peut manquer d'être bouleversé.

 

   - Peut-être est-ce un peu étrange que de mettre une chanson Disney dans cette liste, mais "Hellfire" (1996, The Hunchback of Notre-Dame) est sans doute l'un des morceaux les plus troublants que cette compagnie n'ait jamais réalisé. Si le film en lui-même souffre de nombreux défauts, le personnage de Frollo, quant à lui et au contraire, est diablement bien écrit. Trouble, ambitieux, spirituel et, dans le même élan, incroyablement faible dans sa chair, ce chant d'inspiration grégorienne m'avait terrifié, petit ; aujourd'hui, il reste très puissant, comme si l'intelligence de l'œuvre première sourdait, inflexible, au-delà des temps et des lieux.

 

   - Poursuivons sur du dessin animé, peut-être, terre insoupçonnée de grandes choses, injustement dédaignée par les adultes bêtes. Inutile de revenir sur South Park ; restons en revanche sur "Let's fighting love" (2004), parodie superbe de sens pour qui le saisira des anime en tout genre.

 

   - À tout seigneur, tout honneur ; et puisque B.B. King eut, hélas !, la mauvaise idée de nous quitter en mai dernier, terminons ce billet par "Riding with the King" (2000), issu de l'album du même nom et co-écrit avec un Eric Clapton au sommet de sa forme. Il est, pour l'anecdote, le morceau que je compte mettre la toute première fois que je conduirai ma première voiture. Ce jour arrive bientôt, et je compte respecter cette promesse. J'ignore si, ce faisant, j'honorerai une quelconque mémoire, mais cela me permettra de goûter au mieux ce morceau de blues entre tradition et modernité, intelligent, doux et rêveur.

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