Donkey Kong Country 2: Diddy's Kong Quest (1995, RareWare)

Publié le par GouxMathieu

   Comme les certains suivant ce blog ont pu s'en apercevoir peut-être, il n'y a pas eu de nouvel article ici la semaine dernière. C'est que j'étais occupé à éprouver un nouveau jeu sorti, dont j'ai fait un compte-rendu ici ; et tout occupé à ce que je faisais, j'en ai oublié le reste. Cela me permet cependant, cette semaine, de revenir vers l'un des aïeux dudit titre, Donkey Kong Country 2: Diddy's Kong Quest.

 

   J'en avais déjà parlé indirectement lorsque j'évoquais ici un album de reprises de sa bande son, Serious Monkey Business, et j'ai déjà traité longuement du jeu sur Grospixels. J'y reviens encore une fois, c'est dire à quel point ce titre me tient à cœur. Sans doute aucun, il a tenu une place prépondérante dans mes jeunes années et il m'a même longuement accompagné, sans que je ne m'en doute, de l'école primaire jusqu'au lycée tel un fort long fil rouge. Si d'autres jeux, d'autres livres, si d'autres films et albums de musique ont participé à définir ma jeunesse, nul autre ne l'aura mieux fait que celui-ci.

   En effet, ma mère m'avait offert ce titre à sa sortie, en 1995 donc : j'avais neuf ans. Si mes souvenirs sont bons, je devais être au CM1 à ce moment-là - à moins que ce ne fut le CE2 ? - et il m'amusait énormément. Cependant, et comme je ne manque pas de le souligner dans l'article, sa difficulté était alors pour moi incommensurable et, fort longtemps, j'ai été bloqué à la fin du tout premier monde du jeu - qui en compte une huitaine. Incapable de battre le boss, qui exigeait de moi une certaine planification et des réflexes que je n'avais pas, je rejouais notamment ad libitum les cinq ou six premiers niveaux que je finis alors par connaître par cœur.

   Le temps passa. Au collège, je revins vers ce jeu : ma collection s'était agrandie, de nouvelles consoles étaient sorties, mais je gardais malgré tout au travers de la gorge l'échec précédent. Je m'y remis alors et, ayant grandi, je pus faire de beaux progrès... Jusqu'à rester bloqué, cette fois-ci, au tout dernier niveau du jeu. Celui-ci, Folies animalières, est réputé comme étant l'un des stages les plus durs de cette génération de machines et, effectivement, il met vos réflexes à rude épreuve. Il faut, pendant près de cinq minutes, enchaîner les coups d'éclat, les esquives au fil du rasoir, les acrobaties périlleuses : et la moindre erreur, généralement, conduit à une mort certaine.

   De guerre lasse, une fois encore, je mis le jeu de côté avant, finalement, de finir définitivement le jeu en première ou en terminale et, ainsi, clore un chapitre vieux d'un peu moins de dix ans.

   L'on rigolera sans doute en lisant cette anecdote et je me doute qu'elle fait pâle figure face à une certaine madeleine. Mais l'on a l'histoire que l'on peut, et ceci est la mienne. De cette fierté cachée, de cet orgueil à terminer un programme informatique qui me résistait on ne peut plus, j'ai su devenir, je pense, plus décidé, plus pugnace. Si je ne me définis certes pas selon ce critère de ténacité, j'en ai définitivement davantage qu'auparavant. Cette tendance que je puis avoir, à présent, de vouloir mener les choses - toutes les choses - à leur terme ou, du moins, aussi loin que je puis le faire, m'a été ainsi apprise.

   On a les modèles que l'on peut.

   J'ai, depuis, régulièrement terminé cet épisode qui est toujours retors par endroit, mais profondément accessible maintenant : et pour toutes ses qualités, sur lesquelles je ne reviendrai pas, le voyage est toujours plaisant. J'y reviens encore de temps à autre, comme d'autres parcourent leur galerie de portraits pour chercher dans le regard d'un aïeul la réponse à leurs questions. Je ne peux m'appuyer sur une riche généalogie, il a donc fallu que je m'en invente une.

   Et, à tout prendre, s'il faut des ancêtres...

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