Sid Meier's Civilization IV (2005, Sid Meier)

Publié le par GouxMathieu

   J'ai toujours eu une relation mêlée d'amour et de haine envers les jeux de gestion et de stratégie, comme j'eus à l'indiquer par ailleurs. Ils m'attirent, je ne réussis pas à être bon en y jouant. Civilization, quelque part, me plaît davantage...

 

 

   Mon père, effectivement, était et est encore très porté sur les "jeux de civilisation", soit ces titres tels Populous ou Caesar qui consistent moins à se battre contre d'autres opposants qu'à construire, gérer et administrer une ou plusieurs cités. Il s'agit là de construire des routes, des bâtiments, des temples, des hôpitaux et de rendre ses habitants heureux. Si ces jeux ne manquent jamais de permettre des options belliqueuses, ils ne focalisent pas entièrement dessus : et nos décisions ont souvent des conséquences directes sur nos peuplades.

   J'ai donc, avec le temps, tâté de nombreux jeux avoisinants de ceux cités : je me suis plongé un temps dans Sim City, un autre dans Theme: Park ou Theme: Hospital. Mais ce fut véritablement la découverte de Civilization qui eut sur moi un effet bœuf, et même s'il y a eu, depuis, une autre itération de cette fameuse saga, je reviens toujours vers le quatrième épisode, excellent sur bien des points.

   Or ça, l'objet de Civilization IV ne déroutera point les habitués. Après avoir choisi une carte du monde (plusieurs continents ou un seul, de la neige ou du désert, des mers et des océans...), le joueur devra sélectionner, parmi plusieurs portraits historiques, un peuple et un dirigeant. Chacun, évidemment, aura ses qualités et ses défauts : un tel sera plus porté sur la diplomatie, l'autre sur la technologie ou la guerre ou encore la conquête maritime. Le jeu commence alors.

   Il est, à mon sens, deux façons d'aborder ce titre. Le premier, le plus évident, consiste à atteindre l'un des nombreux objectifs "de victoire" avant les adversaires humains ou contrôlés par l'ordinateur. Ce peut être un but technologique, il faut être le premier à envoyer un Homme sur la lune ; un but de conquête, en contrôlant un certain pourcentage du globe ; un but artistique, en créant un certain nombre de "merveilles du monde" et en faisant des découvertes majeures.

   Mais l'on peut également, et c'est là encore ma manière, jouer sans se préoccuper de tout ceci et construire, bâtir, négocier ou partir en guerre, choisir tel ou tel système politique et voir ce qui en découle, s'amuser, enfin.

   Il est un équilibre, finalement, très agréable dans ce jeu. Comme je le disais plus haut, chaque décision de notre part se traduit par une conséquence directe, ce qui rend le plaisir de l'expérimentation on ne peut plus palpable ; et la variété des situations initiales, des cartes, des peuples, rend chaque partie distincte de la précédente. Le gameplay, non en temps réel mais au tour par tour, permet de réfléchir, légèrement parfois, pesamment souvent, sur l'orientation future de notre "civilisation" et me décharge, d'un point de vue personnel, d'une forme de stress que je n'apprécie guère dans les RTS (Real Time Strategy, jeu de stratégie en temps réel). Le fait que la partie militaire, du reste, bien que présente, soit réduite à sa portion congrue et minorée vis-à-vis des options diplomatiques, me plaît davantage encore ; et, enfin, le jeu possède un attrait graphique et musical certain.

   Bien entendu, tout n'est pas rose au paradis, et on remarquera alors que les personnages contrôlés par l'ordinateur ne font pas toujours preuve d'un discernement ou d'une logique à toute épreuve, déclarant la guerre à tout va et n'étant jamais satisfait de nos propositions commerciales ; que "l'arbre des technologies", qui permet alors d'obtenir certains bâtiments et de faire certaines découvertes n'est pas toujours fort raisonné et raisonnable, et que la difficulté a d'inexplicables pics, tant dans un sens que dans un autre, ce qui peut rendre la partie chaotique.

   Mais baste ! L'ivresse est là, et le flacon, ma foi, n'est pas moche : et je me surprends à y revenir de temps à autre, à y jouer assidûment pendant quelques jours avant de l'oublier, et de recommencer le cycle encore une fois.

 

   Comme disait l'autre, les civilisations passent, les peuples restent.

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