Le professeur Layton (2008, Level 5)

Publié le par GouxMathieu

  Tout comme il a pu exister un "degré zéro" de l'écriture, il existe un "degré zéro" du jeu vidéo. Ce dernier était surtout rencontré à ses débuts, et notamment dans les salles d'arcade : il s'agit de considérer un principe fondateur phare, et de construire tout le jeu autour de lui. De nos jours malheureusement, cela tend à se perdre : les dialogues ont envahi les jeux de combat, le scénario les jeux d'action ; si cela n'est pas nécessairement un mal, l'on ne peut, hélas ! que regretter cet état de fait. Du moins, je le regrette.

 

  Pourtant, il existe une série de jeux, sur Nintendo DS, qui tente de renouer, avec plus ou moins de conviction et de succès, avec ce principe fondateur. Il s'agit du Professeur Layton, série qui compte trois épisodes : L'étrange village, la boîte de Pandore et Le destin perdu. Les trois jeux fonctionnent sur le même principe, et mettent en scène les mêmes personnages, quand bien même l'histoire encadrant ce principe, à la façon d'un écrin entourant un bijou, évolue.

  Le joueur est ainsi amené à diriger le Professeur Layton, gentleman anglais de l'époque victorienne, et de son jeune apprenti, Luke, qui a de faux airs d'Oliver Twist, le désespoir orphelin en moins. Le professeur est un enquêteur, un détective privé d'un genre tout particulier, puisque sa spécialité reste la résolution d'énigmes. Qu'elles soient données par les différents personnages que les compères rencontrent, ou qu'elles soient inspirées par le professeur lui-même en scrutant son environnement à la façon d'une madeleine de Proust, elles scandent de bout en bout l'aventure. Et la complétion de celle-ci dépend uniquement de celles-là.

  Ces énigmes sont de différentes sortes : pure logique, labyrinthe (généralement, il s'agit d'amener un objet à un point précis d'un labyrinthe tandis que d'autres objets viennent l'entraver), voire énigme mathématique. Le jeu enseigne véritablement à penser, et à bien penser ; car bien souvent, la réponse paraît évidente mais, bien évidemment, l'on se doute rapidement que les choses ne sont pas aussi simples que cela. Il convient dès lors d'être le plus malin, à défaut d'être le plus intelligent : et la ruse est plus volontiers récompensée que la force brute.

  Le jeu ne cesse de me fasciner et, quand bien même j'y reviens régulièrement, me prend aisément au piège. C'est un traquenard à proprement parler, et je ne cesse d'y prendre plaisir dix, quinze, vingt mois après sa découverte. C'est là un vrai miracle : et je gage que le jeu possède suffisamment de force pour qu'à son tour, il touche n'importe lequel de nous.

http://dsmedia.ign.com/ds/image/article/873/873502/professor-layton-and-the-final-time-journey-art-20080513094154379_640w.jpg

 

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