Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (1967, The Beatles)

Publié le par GouxMathieu

http://gouxmathieu.free.fr/RessourceImages/Pepperico.jpg   Cela ne surprendra guère ; mais commençons par un des albums que j'admire le plus dans le monde d'Euterpe. Sans nul doute un des plus influents, et sans nul doute un des plus touchés. À vrai dire, entre celui-ci et le double album suivant, The Beatles (aussi connu sous le nom de White Album), mon coeur balance. Je pourrai sans nul doute en parler tout un jour sans m'épuiser. Tachons d'être direct, et de parler sans ambages. Pourquoi l'aimer, que représente-t-il pour moi, qu'y vois-je ?



   Comme beaucoup sans doute, je connaissais les Beatles de la période "pré-Revolver", soit un bande de "pop-rock" brittanique, élégamment coiffé et habillé, dôté d'un humour "so british". Déjà je les aimais beaucoup, mais j'ignorais que l'on pouvait les aimer davantage. C'est chose faite. Commençons par l'habillage, peut-être. L'album surprend d'ores et déjà par sa pochette. Au-devant, l'on reconnaît au centre le fameux groupe, plus précisément ce groupe imaginaire du "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band", parodiant la nouvelle vague hippie aux noms à rallonge qui fleurissaient à l'époque, à l'instar des "Quicksilver Messenger Service", dont je reparlais sans doute tôt ou tard. Habillés de couleurs flamboyantes, tenant chacun un instrument que l'on peine à attribuer au  Rock'n Roll, ils sont noyés dans une titubée de personnages ; et l'on peut reconnaître, ci et là, leurs homologues de cire, Edgar Allan Poe ou encore W.C. Fields. En bas de l'image, des objets  hétéroclites... y  compris un T-shirt portant fièrement l'inscription "Welcome the Rolling Stones", leurs grands rivaux.

   L'album se présente timidement comme un "concert" de ce groupe imaginaire, d'où les morceaux "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band" et "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (Reprise)" en début et fin, où on peut entendre une foule qu'on imagine compacte s'émerveiller et applaudir à tour de bras. Un invité imaginaire mais de marque, Billy Shears, interprété par Ringo Starr qui chante ce qui reste un merveilleux morceau ("With a Little Help of my Friends"), vient sans nul doute donner un coup de main à des amis... à moins que ce ne soit le contraire ?

   L'album est connu également pour plusieurs morceaux de talent, qui encore aujourd'hui tournent sur toutes les radios : "Lucy In the Sky With Diamonds" et "A Day In the Life". Si le premier est ouvertement d'inspiration psychédélique (ne peut-on pas lire "LSD" dans les initiales ?), le second est vu par certains exégètes comme le premier morceau d'ordre "progressif" (ce qui est largement discuté,  et globalement faux, mais on peut supputer que c'est le premier à mélanger deux mélodies distinctes qui atteignit une telle écoute).

   Le groupe se sera amusé techniquement parlant. Utilisation de cithares, présence sur le 33 Tours original d'un "sillon sans fin" qui permet aux dernières secondes de la dernière piste de tourner en vain, chaque morceau est une perle. Bien entendu, la composition de Paul McCartney "When I'm sixty-four", par trop classique (et encore...) dans sa structure vient quelque peu entacher la pulsion novatrice du  groupe, qui trouve dans cet album une manière de maturation, tandis que "Revolver" n'avait été qu'une prise d'élan.

   On parla également de "premier album concept", ce qui est présentement erroné. Un des premiers, certes ; mais Freak Out! de Frank Zappa & the Mothers of Invention (dont je reparlais également, dame, que de projets !), sorti un an auparavant,  prétendait déjà au titre. Encore une fois, moins la primeur, il s'agit davantage de popularité. Différence subtile entre celui qui créé, et celui qui promeut. Souvent retient-on le second, bien à tort peut-être ;  mais ainsi sont faites les choses. Bref, je ne saurai que conseiller de se replonger dans l'écoute, on y fait toujours de belles surprises. Et Ringo Starr a une jolie voix, finalement.

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