Pulp Fiction (1994, Quentin Tarentino)

Publié le par GouxMathieu

http://gouxmathieu.free.fr/RessourceImages/Pulpico.jpg  Il est des films dont on entend parler énormément avant qu'on ne se décide enfin à les regarder. Généralement, on se retrouve deçu de ce qu'on nous avait présenté comme un "chef d'oeuvre", et on se  demande pourquoi tant de publicité accueillit sa sortie ; si bien que la première fois que je vis Pulp Fiction, j'étais sur mes gardes. Mais la malédiction n'opéra point : et je suis ressorti fort enchanté de cette  mise en bouche, qui me fit découvrir le cinéma de Quentin Tarentino.



  Tout un chacun connaît l'histoire et les anecdotes qui accompagnent ce morceau de cinéma, si bien que je me dispenserai de faire ici de la vulgaire redite ; on peut aisément trouver les informations manquantes sur pléthore de sites, il suffit de chercher quelque peu. Parlons plutôt de l'effet qu'eut sur moi le visionnage, cela, j'en suis persuadé, ne peut se trouver sur aucun site si ce n'est celui-ci. L'amour des dialogues est sans aucun doute ce que je retiendrai davantage que le montage ingénieux ou l'histoire intriguante. Ce film, à l'instar de tous ceux de Quentin Tarentino, s'apprécie à l'oreille, et je  ne parlerai pas nécessairement de la bande originale (qui mériterait à elle seule un billet dédié), mais bel et bien des répliques, qui fusent comme des balles, tranchantes comme des lames. Il y a là un grand  talent d'écriture.

   Ce sont ces discussions absurdes sur les hamburgers ou le café, tandis qu'on abat un homme de sang froid ; ce sont ces considérations sur les actrices des temps anciens ou les milk-shakes ; c'est cette  temporisation, par le dialogue, de l'action toute entière, alors qu'on attend avec impatience son dénouement... ce dernier finissant par advenir, comme de bien entendu, quand on s'y attend le moins, ou se  résout en un éclair, sans même qu'on le remarque. Le cerveau a du mal à le considérer. Brusquement, il s'éveille ; mais déjà il est emporté dans le flôt d'une autre discussion, ailleurs, quelque part ; et tout  recommence, en vain.

  Le second degré, surtout. Ce fameux second degré, cette mise en distance de son propre travail (qui fait apparaître le réalisateur comme acteur de son propre film) que je recherche assidûment, Pulp  Fiction l'incarne avec talent. Sans doute est-ce pour cela que le film tient une place oute particulière dans mon coeur. Cela, et bien plus que la musique formidable, le jeu d'acteur toujours juste, les  situations incongrues. Tout est toujours étrange, mais on l'accepte, avec plaisir souvent. C'est ça, le plaisir des mots... et n'oublions pas : Of course, just because you are a character, doesn't mean you  have character.

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