Bob's Burgers (2011 - en cours, Loren Bouchard)
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Il faut le dire, la chute des Simpsons avait quelque peu laissé un vide en moi, qui n'attendait qu'à se remplir d'une nouvelle sitcom d'animation. Il y avait bien d'autres séries, mais elles n'étaient pas assez proches en esprit, elles ne rendaient pas les mêmes sentiments, quelque chose manquait. On me fit découvrir Bob's Burgers et, enfin, tout devint meilleur.
Il y a dans cette série familiale quelque chose de fascinant, qui prend de l'ampleur au fur et à mesure des épisodes et des saisons et que l'on ne regrette jamais. Le fond est particulièrement reconnaissable : c'est une saga familiale, dans laquelle nous suivons les tribulations d'un couple et de leurs trois enfants. La première des originalités, c'est que l'on combine ici foyer et lieu de travail, alors qu'ils occupent traditionnellement deux mondes distincts avec leurs règles et leurs logiques propres.
Cette combinaison opère un resserrement intelligent des enjeux, un entrelacement assez fort qui détermine beaucoup les problèmes de chaque épisode. Comme le confort du foyer dépend directement de sa réussite et de son succès, il y a un intérêt particulier à ce que les clients soient chouchoutés ; les enfants sont embauchés, de fait, comme cuistots, rabattrices et serveurs et eux de prendre plus ou moins au sérieux leur rôle ; Bob cherche à s'accomplir tant personnellement que professionnellement, et Linda, son épouse, de l'aider comme elle le peut.
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C'est cependant la personnalité de ces protagonistes qui, pour moi, a considérablement vendu la série à mes yeux. Bob est un père plutôt tranquille et serein, détaché et droit, même s'il s'excitera et s'encolèrera pour ceci et cela. Linda est excentrique en diable, mais d'un soutien sans faille ; Tina, l'aînée, a une adolescence gênée et étrange et apprend à s'affirmer ; Gene a pris l'exubérance de sa mère et est excité par tout ; Louise, ma favorite, est une cadette délurée et au caractère puissant, que l'on prend plaisir à suivre dans ses aventures.
On ne peut alors manquer de les rapprocher de la famille jaune, dont on reprend la structure générale, mais les écarts sont notables. Le plus important, c'est que cette tribu est loin d'être dysfonctionnelle : ils se soutiennent et se comprennent, et c'est ensemble qu'ils affrontent leurs problèmes. Beaucoup d'épisodes les voient agir en famille, sans animosité particulière et toujours avec bienveillance.
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Bob's Burger est une série qui, me concernant tout du moins, fait un bien fou au moral. Les enjeux sont moins sociaux qu'introspectifs, même si on évoquera occasionnellement des questions comme le végétarisme, la solitude, le chômage. Il s'agit là davantage d'une concurrence avec le restaurant voisin, une histoire de bal de fin d'année, un festival qui se tient en ville. C'est une sorte de reportage intimiste et sincère, et l'on n'aspire qu'à mieux connaître ces gens.
Il est vrai, et cela pourra éventuellement vous étonner, que la série commence plutôt mollement, qu'elle hésite encore à délinéer certains personnages, qu'elle se cherche, pour ainsi dire. Mais une fois passée la première saison pilote, la série va augmentant en puissance et ne redescendra plus jamais. Même si le statu quo est de mise, exception faite du retour éventuel de tel ou tel personnage secondaire, cela n'est pas dérangeant et l'on replonge avec plaisir dans les tribulations, que l'on picore comme une boîte de chocolats.
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Il faut également saluer la bénédiction que compose l'univers musical de la série. Le doublage est, d'ores et déjà, particulièrement excellent et je réserve mes plus belles louanges à John Roberts qui double Linda, la femme de Bob, et lui confère une énergie extraordinaire. Mais surtout, la série n'hésite pas à intercaler nombre de numéros musicaux, de parodies et de chansons originales, qui rendent plutôt bien. On les fredonne souvent, je l'aime beaucoup : elles composent une partie notable de l'univers de la série et on ne saurait les prendre pour de l'habillage.
Bob's Burger est véritablement, pour moi, l'une des meilleures séries de son époque, pour sa tendresse, sa simplicité, son intelligence, sa force tranquille : elle ne se départ jamais de cette bonhomie qui la caractérise dès le commencement, et amplifie son mouvement gentiment, en vous amenant dans sa ronde apaisée. Il y a du cœur dans ces épisodes, et Dieu sait si nous en avons besoin ces jours-ci.
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