Mickey Mania (1994, Traveller's Tale)

Publié le par GouxMathieu

Les gens de ma génération ont souvent rêvé, en lisant les magazines, d'essayer des jeux qui leur étaient inaccessibles. L'avenir est arrivé, les consoles virtuelles et l'émulation sont venues ; Mickey Mania est un jeu qui présentait mieux qu'il ne l'était, malgré ses détours.

 

   Les jeux Traveller's Tale ont souvent été cités comme des merveilles graphiques, c'était la réputation qu'ils avaient dans le temps ; de cela, je ne doute point. Aujourd'hui encore, le charme de Mickey Mania est réel et quand bien même la résolution serait-elle aujourd'hui médiocre, quand bien même aurait-on, bien entendu, fait mieux depuis ; voir la souris et ces ennemis bouger, traverser ainsi soixante-dix ans ou presque de l'histoire du dessin animé, c'est une merveille certaine et de le revoir, je retombe en enfance.

   Mickey Mania est un jeu anniversaire, non spécialement accoté à un long-métrage comme Disney le faisait souvent jadis, avec Aladdin, avec Le Roi Lion ou que sais-je : cela a assez disparu aujourd'hui. Il s'agissait plutôt de revenir sur quelques aventures notables du rongeur, de Steamboat Willie à The Prince and the Pauper, de rencontrer des fantômes et des docteurs fous, de croiser Pluto ou Pat Hibulaire.

   Je passerai volontiers sur le cœur du jeu, son gameplay, celui-ci étant médiocre au mieux, mauvais en étant honnête : le jeu est lambin, les sprites, énormes, dissimulent fourbement leurs masques de collision ; une fois les principes assimilés, on traverse le jeu en une après-midi, sans de raison particulière d'y revenir. C'était le genre de jeu qu'on louait, jadis, aux video-clubs, qu'on essayait un gros week-end une fois les devoirs faits, et que l'on rendait le lundi sans jamais le regretter.

   Mais peste, que ces journées étaient fascinantes, que l'animation était belle ! Il y a une tendresse particulière dans le dessin, il y a cette sensation étrange qui nous fait croire que nous jouons à un véritable dessin animé, que les frontières se nuancent et disparaissent totalement : c'était le futur, à n'en point douter.

   Évidemment, le futur arriva, et il ne ressembla point - heureusement ! - à Mickey Mania. Cuphead sait associer l'esthétique au jeu, Shantae est un miracle en mouvement ; tout est meilleur aujourd'hui, et je ne reviendrai pour rien aux inconforts d'alors. Mickey Mania continue, cependant, de me plaire et de m'attirer, je le relance périodiquement : certes, je ne me gêne plus pour activer des cheats codes et traverser le jeu sans me soucier ni des vies, ni des morts : je cherche la montagne russe, non la crapahute.

   On a vu, ces dernières années et mollement, revenir de loin en loin des jeux estampillés "Mickey" : Epic Mickey vint et partit, il tomba court ; Castle of Illusion se ripolina mais disparut des mémoires, malgré son plaisant. Mickey Mania devrait revenir, l'époque est propice aux anniversaires : il viendra sans doute. Je l'attendrai.

 

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