Duck Tales (1989, Capcom)

Publié le par GouxMathieu

   J'avais déjà parlé de Picsou, il y a peu, du personnage, de ses aventures en bandes dessinées, et de tout l'amour que je lui portais. J'y reviens à présent pour évoquer Duck Tales, et non le dessin animé que l'on connaît davantage, par chez nous, sous le nom La Bande à Picsou, mais bien son adaptation console par Capcom. 

 

   Comme beaucoup de choses de mon enfance, Duck Tales représentait pour moi jadis une énigme, et un immense plaisir. Un plaisir immense car je connaissais déjà bien ces personnages et ces musiques - du moins, celle du générique - et j'étais heureux de retrouver, sur ma console, ces héros que je fréquentais par ailleurs sur un autre écran ; une énigme, car je me trouvais face à un jeu d'une conception atypique, du moins pour mes jeunes yeux, et que je n'arrivais pas à appréhender.

   J'ai déjà évoqué le piètre joueur que je pouvais être alors ; c'était pire ici car contrairement à, mettons, Super Mario Bros. que je connaissais mieux, Duck Tales se revendiquait (bien que je l'ignorasse !) de Megaman et invitait le joueur à sélectionner, à l'écran-titre, le niveau par lequel il souhaitait commencer. Allait-il explorer les mines de diamants de quelque pays d'Afrique noire, les sommets enneigés de l'Himalaya ou, encore, la lune et son fromage ? Rien n'était donné, tout était offert : et cela me terrifiait.

   Je devais pressentir, car c'est toujours ça l'ennui avec cette façon de faire, que la courbe de difficulté du jeu serait influencée par ce choix étrange de gameplay, et je ne m'y trompais pas : et bien que je ne pusse aller au-delà du monde 2-1 de Super Mario Bros. dont je parlais plus haut, je l'atteignais néanmoins et cela marquait d'une pierre blanche l'étape cruciale, celle que je me devais de dépasser pour espérer m'améliorer. Ici, que j'aille dans ce niveau, dans l'autre, dans ce dernier ; comme, de plus, ils sont souvent labyrinthiques ou, du moins, proposent plusieurs façons d'atteindre la sortie, je ne me voyais pas progresser.

   Duck Tales, c'était pour moi l'expérience puérile du mythe de Sisyphe, un canard vieilli en lieu et place d'un rocher, une représentation cubique de l'Amazonie en guise de montagne, Camus changé en manette de jeu. On a les idoles que l'on mérite, ai-je dit ailleurs : je suis peu fier de celle-ci.

   La suite, sans doute, la connaît-on : des années plus tard, je revins vers le jeu, des années plus tard je le finis, des années plus tard je le trouve, ma foi, pas trop mal touché, désespérément commun peut-être dans le ciel de l'éditeur ou, même, de ce sous-genre de l'adaptation, mais qui marqua les esprits des joueurs alors et suffisamment, de plus, pour bénéficier d'une relecture contemporaine, embellie et d'une qualité tout aussi agréable.

   Cette semaine, et peut-être pour repartir après une cale sèche la semaine passée, je vous propose dès lors un jeu en mode mineur, loin des brillantes patines intouchables ou des chefs d'œuvre d'éternelle grandeur. Mais l'on ne demande pas au tacot de glisser au vent à peine l'a-t-on allumé : le diesel doit chauffer, se répandre, cogner avant de repartir. Et moi, moi ! De faire de même ici, avant de vous parler la fois prochaine, le front haut, le regard lointain et la main lancée, de celui-ci qui sauva un Roi ou de cette autre qui le détruisit. En attendant, que l'on me pardonne : j'ai des rubis à acquérir, et des topazes à dénicher.

   Pour poursuivre la lecture : l'article de Grospixels.

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