Mega Man X (1993, Capcom)

Publié le par GouxMathieu

   Même si j'ai toujours tâché d'être, dans mes choix de jeu vidéo, le plus éclectique possible et de découvrir toujours davantage pour me faire une vue complète de ce média, certaines grandes séries me sont moins familières que d'autres. Mega Man est de cet ordre : si j'ai depuis découvert le robot bleu, je ne m'en prétends qu'amateur et non spécialiste.

 

   J'ai effectivement connu ce grand héros du jeu vidéo tardivement, bien après ses sorties premières ; je dois dire qu'une certaine réputation de difficulté m'effrayait alors, et que je ne me sentais pas prêt à affronter ces épreuves. J'ai depuis gagné en assurance, mon expérience allait grandissant ; je rattrapais mon retard. Cela ne fut pas sans mal cependant, et tout un chacun ayant parcouru la série dite des classics a en tête nombre de moments incroyables de rigueur.

   Je parlerai cependant ici du premier épisode de la nouvelle série qui se créait alors sur Super Nintendo. J'en parle, pour une batterie de raisons : la plus importante sans doute, c'est qu'il s'agit d'un excellent jeu, auquel je ne trouve pas vraiment de défauts ; la seconde, c'est que je l'ai récemment refait, et que cela a confirmé ce joyeux souvenir ; la troisième, c'est que ce fut effectivement et je pense, le premier Mega Man que je terminais totalement.

   Comme j'eus à le dire précédemment, j'ai fait l'éducation de la persévérance via le jeu vidéo et Mega Man X, vraisemblablement, pousse le joueur dans de derniers retranchements. En lui-même, et avec le recul, il n'est point aussi difficile que je ne le pensais dans le passé ; il est cependant exigeant, et il demande à rentrer dans une certaine logique de jeu. Si l'on ne se plie pas à ces demandes, si l'on ne se moule pas dans la dynamique et dans l'esprit, le génie même dirais-je, de la partie, nous ne parviendrons pas à progresser.

   Il faut alors évoluer entre l'extermination méthodique des ennemis, pour éviter de futurs ennuis, la célérité d'un parcours qui ne doit jamais regarder en arrière et la circonspection de celui qui patiemment attend l'ouverture, pour mieux s'y précipiter. Jouer à Mega Man X, c'est comme se hâter avec lenteur, être destructeur dans un certain pacifisme, prendre le temps de tout observer en vitesse. C'est, par excellence, le jeu vidéo tel qu'on peut encore se le représenter dans l'imaginaire collectif.

   Mais finalement, rien n'est inaccessible à qui veut bien faire l'effort de s'améliorer. Les ennemis ont leur faiblesse, que l'expérience permet de reconnaître ; les niveaux ont leur secret, que l'on découvre au fil de nos relectures ; les patrons ne vous surprennent plus, à force d'échouer sous leurs attaques multiples.

   Mega Man X est sans doute l'un des jeux, si ce n'est le jeu le plus gratifiant que je puis connaître. Il récompense chacun de nos efforts, il ne trahit aucune de ses promesses, il nous encourage à chaque échec et nous félicite à chaque victoire. Malgré son rude aspect, il est tout à fait valorisant : et il revient sous ma manette à chaque déprime, car il sait me réconforter comme nul autre. 

 

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