The Legend of Zelda: Ocarina of Time (1998, Nintendo)

Publié le par GouxMathieu

   J'ai déjà parlé à quelques reprises de la saga Zelda ; et ces derniers temps, comme je suis absolument plongé dans le dernier épisode la série, je repense à Ocarina of Time qui reste, à mes yeux, l'épisode décisif de cette légende.

 

   Si A Link to the Past est, pour moi, l'épisode le plus intelligent ludiquement parlant, et si Majora's Mask demeure l'une des histoires les plus intéressantes de la série, Ocarina of Time a une profondeur, sur ces deux plans, extraordinaires. Il faut encore, comme pour Resident Evil 4, se replacer à l'époque de sa sortie pour le saisir ; et même si le jeu reste très agréable à parcourir aujourd'hui, son importance historique le précède.

   On ne s'y trompait pas à l'époque, en France et dans le monde. La campagne publicitaire fut, de mémoire, l'une des plus ambitieuses pour un jeu vidéo ; la sortie du jeu en décembre le rendait propice au sapin, ce que nous fîmes dans la famille. Ocarina of Time n'était pas qu'un grand jeu : c'était le grand jeu, celui qui devait signer la fin d'un monde, et le début d'un autre.

   En 1998, j'avais douze ans et je rentrais, maladroitement et sans sûreté, dans ce monde adolescent que je détesterais finalement, pour différentes raisons. Il y avait quelque chose d'extraordinaire, pour moi, dans cette histoire qui me permettait de grandir, de devenir un nouvel adulte et d'affronter toutes les adversités. Je m'identifie rarement aux personnages, aux héros et héroïnes des œuvres de fiction : je faisais ici une exception.

   Ocarina of Time a été, et est encore, le jeu définitif de mon enfance. Je parcourais le média depuis quelques années déjà ; j'étais convaincu de son importance, présente et future ; mais ce jeu-là le montrait avec trompettes et fanfare, tout convaincu qu'il était de sa force et de son intelligence. Encore maintenant, il me suffit de réentendre quelques musiques, de voir certaines textures, d'entendre certains bruitages pour avoir les larmes aux yeux.

   Les grandes qualités, mais aussi les quelques défauts, du jeu ont été abondamment commentés et, ne nous y trompons pas, on les comprenait et on les identifiait déjà à l'époque. Pour chaque révolution ludique, narrative, musicale, il y avait une lenteur malheureuse, une texture faible, un peu de jeu dans la jointure. Ces critiques et ces problèmes, on les citait à l'époque ; mais on s'en moquait. On s'en moquait, car ils n'étaient que peu de choses face à ce qu'on nous proposait.

   Ocarina of Time a été, et ce pendant presque vingt ans, le point d'arrivée non seulement de sa série, non seulement de son genre, mais aussi du jeu vidéo en tant que tel. Tout ce qui sortit après s'y compara, on cherchait à le reproduire, à l'imiter, à s'en détourner, mais il était incontournable. Seul, peut-être, Breath of the Wild ira plus loin, mais sans effacer pourtant son ancêtre. Le jeu vidéo a connu de belles révolutions depuis ses origines : mais Ocarina of Time est une bête à part, là où tout finit, et là où tout commence.

 

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